Si l’on estime que les 1 650 procès que j’ai dû supporter sont des portes ouvertes, alors je vous direz que c’est plutôt de l’évidence dont vous parlez, mais l’évidence est-elle à votre porte ?
L’évidence n’arrive qu’après la découverte ou après le combat et tous s’en servent. C’est peut-être pour cela, pour qu’on ne leur reproche rien, qu’un certain nombre utilise cette évidence en faisant croire que ce sont eux qui l’ont apportée…
Sachez que dans tous les monopoles que j’ai cassés, les portes n’étaient pas ouvertes, ni dans le funéraire, ni dans l’automobile, ni dans la distribution des carburants. Et vous estimerez peut-être aussi que, demain, la fin du monopole médical soit une évidence. Vous vous trompez, ce sera un combat de longue et de très longue haleine.
Les puissants sont toujours là pour s’approprier l’argent des pauvres ou des travailleurs.
Qu’on ne vienne pas me dire, demain, que le médical n’est pas un monopole. Demandez aux médecins et vous le saurez, comme autrefois on demandait aux entreprises de pompes funèbres si elles étaient libres tout en étant assujetties à un monopole.
Oui, c’est la force de la famille Leclerc : oser affronter les puissants. Et ce n’est qu’au bout de mille et un procès qu’on obtient l’évidence.
Oui, aujourd’hui je combats le monopole de la médecine qui n’a plus rien à voir avec le serment d’Hippocrate. Le médical est devenu un marché où l’on soigne et où l’on ne recherche plus la cause.
On a formaté les médecins comme des outils qu’on aiguise pour gagner au maximum, pour vendre au maximum des médicaments, pour enrichir des laboratoires. Si vous appelez cela des « portes ouvertes », alors pourquoi personne ne l’a fait ?
Le médecin a le droit d’avoir la possibilité de chercher et d’essayer ce qu’il a découvert. Cela est valable pour tous les Français. C’est cela la liberté ! S’il y a un échec, la sanction suivra. Mais il ne faut pas, il ne faut plus, que le combat des uns ne serve qu’au profit des autres.
Il n’y aura pas de grandes découvertes en France sans avoir cassé le monopole du médical. Chercher impose une liberté. Les grandes découvertes médicales sont venues de médecins qui étaient sur le terrain, au contact des malades. Ils ont cherché pour éviter la maladie et non seulement pour la soigner.
Oui, notre vie a droit à l’évidence, une évidence que l’on nous cache ou, plus grave encore, à laquelle on s’oppose. Le bon sens est une denrée rare mais elle est certainement plus évidente dans le peuple que chez nos dirigeants.
L’arrivée des Gilets Jaunes tant critiquée possédait, en fait, le bon sens des Français. On aurait bien voulu les détruire mais ils sont plus que jamais debout, parce que c’est le peuple qui demande et qui frappe à la porte de tous ceux qui prétendent savoir et qui ne savent rien parce qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’affronter les vrais problèmes.
Le bon sens, l’évidence, ce sont des outils que l’on devrait donner à tous nos enfants mais l’école est aujourd’hui formatée pour apprendre le passé et si peu l’avenir.
Dans un autre texte que j’ai posté, je disais que le combat des femmes était nécessaire, mais c’est à l’école que l’on apprend le contraire. On apprend la domination du masculin sur le féminin. Alors, Messieurs les Académiciens, au travail !
Alors, Messieurs les politiques, qui vous référencez tous du Général de Gaulle : il a ouvert des portes, ne les refermez pas, dans l’intérêt du peuple.