Je n’accuse personne mais simplement notre système. Je constate simplement que l’on n’a pas voulu appliquer le principe de précaution car des solutions, il y en a et l’on n’a même pas voulu les essayer tellement le dictat du système l’a empêché.
La Médecine est devenue une machine administrative trop lourde qui, même en temps de guerre, n’a aucune réaction pour sauver les vies. Notre machine médicale, c’est un monopole administratif qu’il faut casser. C’est une machine trop lourde quand l’urgence apparaît.
Le minimum était d’essayer d’utiliser le peu que nous avions à notre disposition, faute de nous protéger ; il fallait au moins essayer des solutions alternatives qui sont proposées pour sauver des vies. Car il se peut très bien que l’une des solutions puissent sauver des milliers de vie. Dire que l’on risque de tuer quelques personnes est un peu trop facile, ce n’est pas un motif sérieux, tout au moins en temps de guerre.
Le mécanisme qui est en place entrave toute solution possible peut-être parce que les solutions proposées étaient sans intérêt financier. En tant de guerre, on utilise ce que l’on a, et je dirai presque, ce que l’on n’a pas. On a laissé se propager une pandémie sans avoir prévu les moyens de s’en protéger et encore moins de soigner.
On a envoyé des soldats au front, des infirmiers, des aides-soignants, sans leur donner les moyens. Les fusils qu’on leur a donnés ne peuvent pas faire grand-chose face à un char d’assaut.
On a laissé mourir nos vieux. On savait déjà que leur système immunitaire était faible. Qu’a-t-on fait pour protéger, pour développer ce système immunitaire ? Non, les vieux n’étaient pas prêts à mourir et ils sont morts faute d’avoir prévu l’imprévu.
On a consacré des milliards à construire une défense nucléaire. On a construit des abris antiatomiques mais qu’a-t-on fait pour se défendre de la nature qui nous écrasera comme un tsunami ? Et que serait-il arrivé si au lieu d’être une guerre dont on ne sait pas trop pourquoi, on aurait eu vraiment une guerre bactériologique ? Là, ce ne serait pas seulement nos vieux qui seraient morts.
L’inconscience de nos dirigeants depuis des dizaines d’années a privilégié les abris antiatomiques plutôt que d’avoir des masques pour nous protéger. Je dis des masques, mais aussi tout le matériel hospitalier.
Certes, on vivait en temps de paix, mais « si tu veux la paix prépare la guerre ». On a choisi la solution de la facilité qui nous conduit tout droit en enfer car pour moi, perdre notre liberté, c’est rentrer dans l’enfer.
Ce qui est le plus terrible, c’est d’avoir besoin aujourd’hui d’un potentiel agresseur pour fabriquer nos masques, nos respirateurs, notre matériel en général… d’autant que cet agresseur potentiel ne semble pas avoir beaucoup souffert.
On en revient à dire : à quoi auraient pensé tous les Français si en 1939 on avait acheté des munitions et des chars aux Allemands !
On a laissé mourir nos vieux. On n’a rien fait pour protéger des personnes en danger. Tout ce qui est arrivé était pourtant prévisible. Ce n’est pas la première fois que nous subissons une pandémie.
Monsieur le Président de la République, vous avez utilisé les sabots de vos prédécesseurs. Vous vous y êtes installé en oubliant nos vieux. Mais c’est fini le confort, c’est fini le confort d’autrefois. Ce confort économique, sans réformes essentielles, nous conduit à l’enfer. Et pour les faire, il nous faut à présent chausser les bottes de sept lieues pour aller très vite.
Espérons qu’au-delà des discours, on agisse et vite, non pas avec des demi-mesures mais en renversant la table. Ce sont des réformes totales qu’il va falloir prendre en commençant par le financement du social. Cela ne résoudra pas tout ; c’est toute notre industrie qu’il faut revoir et reconstruire sur les amas de ferraille qu’on a laissé s’amasser.
On ne fera pas tout mais on réparera l’essentiel qui n’a pas été fait par vos prédécesseurs et l’essentiel, c’est la liberté, c’est la vie. Oh, je ne vous accuse pas, mais c’est le système qu’il faut réformer, il faut oublier la facilité, il faut être compétitif face au principe de facilité.
Certes, il est plus facile de dire que de faire mais je crois avoir prouvé qu’en essayant, on peut y arriver. En tout cas on ne peut pas me reprocher de ne pas l’avoir fait.
Aujourd’hui, nous sommes passés entre les gouttes, mais demain qu’en sera-t-il ? C’est pourquoi j’ai pris la décision de vous le prouver.
Monsieur le Président, je n’ai pas de baguette magique, mais à 81 ans, j’ai l’intention de vivre et de faire vivre.